codes et décodage...

Cela me fait sourire quand j'entends de la bouche des français qui ne vivent pas ici mais sont en vacances, parler des québécois comme de "nos cousins québécois".

Les français qui immigrent ici en pensant retrouver un "bout de la France" désenchantent et repartent d'où ils viennent aussi vite qu'ils sont venus.

De mon côté, j'ai eu la chance d'avoir bénéficié d'une formation de 5 jours financée par le Gouvernement pour "s'adapter au monde du travail québécois - vivre ensemble au Québec".

Cela m'a permis d'être informée sur les différents codes et de faciliter notre immigration.

Dès que j'ai sû cela, je l'ai partagé avec ma petite famille et cela a facilité notre intégration et surtout nous a permis de mieux comprendre certaines attitudes ou comportements qui sont si différents des nôtres et d'accepter ces différences et surtout de changer certains points de notre attitude.

En effet, c'est bien mal connaître les québécois pour dire qu'ils sont nos "cousins" tout comme les australiens ou les américains. Le seul point commun qui nous lie est la langue et encore.... car les québécois ne sont pas des européens mais des personnes de l'Amérique du nord.

D'une part, ils sont très serviables et ne savent pas dire non, ils feront tout leur possible pour rendre service et dépanner si on est dans l'embarras. Même s'ils ne peuvent pas, ils ne le diront pas.

Leur façon de manger est sur le mode américain, en grosse quantité et souvent dans la journée, ils prennent une collation à 10h, mangent à midi, prennent un gouter à 16h puis dînent. Ils se baladent avec une thermos à la main, et mangent dans leur voiture, d'ailleurs il y a des compartiments pour mettre les gobelets ou les sandwichs.

A midi, certains prennent leur boîte à lunch devant leur ordinateur ou dans une salle en commun, il y en a même qui prennent leur petit déjeuner sur le coin de leur bureau. En fait, ils mangent beaucoup dans la journée, pas vraiment de rythme alimentaire, du lait pendant les repas ou du chocolat au lait.

Le midi, ils ne déjeunent pas, ils dînent et le soir, ils soupent....

Surtout, j'ai appris qu'ils ne rentraient jamais en conflit avec l'autre, s'il y a une mésentente, ils préfèrent clore la discution "on termine là" même si aucune solution n'est trouvée. Jamais, il n'y aura de bagarre. L'hiver rigoureux y est pour beaucoup, en effet, cela leur a développé une capacité à être fataliste, je m'explique. Quand il y a une tempête de neige et qu'on ne peut pas sortir la voiture pour se rendre au travail, c'est comme ca, on y peut rien, on subit les choses. Aussi, cela se ressent dans la vie quotidienne, les choses sont ainsi, on y peut rien c'est la "fatalité".

Leurs structures de phrases sont une traduction de l'anglais pas du français, le matin ils disent "bon matin" cela vient de "good morning", de même que pour dire au revoir, ils disent "bonjour" de "have a good day".

Ils disent ce qu'il pensent, n'ont pas de réserve dans leur langage contrairement à nous, il n'y a pas de sujets tabous (sexe, argent et autres peuvent être abordés en plein déjeuner).

La hiérarchie dans le monde professionnel n'existe pas, du moins elle est moins marquée qu'en Europe. Cela me surprend encore quand j'entends ma collégue de 24 ans tutoyer notre directeur général de 60 et lui dire "bye bye" au téléphone. De mon côté, je n'ose à peine l'appeler par son prénom, et il m'est impossible de le tutoyer.

Voilà pourquoi, les québécois sont loin d'être nos "cousins", il suffit de le savoir, de fonctionner comme eux et d'accepter les différences. Cela nous a permis de lier contact avec certaines personnes québécoises et d'en faire des amis.

En sachant cela, nous avons gardé notre simplicité et sommes restés humble, il faut savoir que les français véhiculent l'image de personnes fières qui arrivent en terrain conquis avec un coté supérieur, on nous appelle les "maudits français".

7 mois après notre arrivée, nous apprécions tout ce que nous offre ce beau pays et l'accueil de nos amis québécois, c'est avec eux que nous pendrons la crémaillère samedi prochain de notre cabane, on sera une quinzaine à lever notre verre pour fêter notre intégration...